SAMAYA x FRANCESCO RATTI

SUR LES PAS DE RENATO CASAROTTO

 

 
Francesco Ratti, Alessandro Baù et Claudia Mario ont réalisé un rêve d’enfance : gravir le Fitz Roy par le Pilier Gorettan, ouvert par Renato Casarotto en 1979. Pour Samaya, Francesco raconte les détails qui font la beauté de cette ascension en trio.
 
« C’était la troisième fois que j’allais en Patagonie, avec la volonté de réaliser de nouveaux projets sur ces montagnes spectaculaires.
 
C'est un endroit qui présente de nombreuses particularités, la première étant que l’on ne séjourne pas dans un camp de base, mais dans le village d’El Chaltén, zone confortable et civilisée. Dès que l’on s’aventure en dehors du village, on se retrouve très vite plongé dans la nature sauvage et la sécurité prend une dimension différente : l'approche des montagnes peut prendre plus d'une journée, nous avons besoin d'appareils satellites pour rester en contact avec le monde et tout sauvetage est très compliqué car aucun hélicoptère ne vole facilement dans cette zone.
 
Les montagnes de Patagonie sont pour la plupart de magnifiques flèches de granit qui se dressent au milieu de gigantesques glaciers. Toutes les parois sont abruptes et l'ascension se révèle toujours très technique et difficile. C’est ce qui fait que j'aime tant cet endroit.
 
La Patagonie se trouve dans l'hémisphère sud du monde, à proximité de l'océan Pacifique et non loin du pôle Sud, ce qui rend le temps assez imprévisible et en fait l'un des endroits les plus venteux de la planète. Cette année, j'y suis allé de la mi-décembre à la mi-janvier avec le projet d'escalader le Fitz Roy, la plus haute montagne de la chaîne.

 

 
J'ai bénéficié de conditions plutôt bonnes car les parois de granit étaient assez sèches et le manteau neigeux sur les glaciers assez épais en raison d'un hiver patagonien neigeux qui a laissé les glaciers en bon état. Le grand défi était de trouver une fenêtre météo favorable pour tenter notre objectif principal : l'ascension du pilier Goretta sur le Mont Fitz Roy. Comme il s'agit d'une ascension difficile et longue, il faut au moins 3 à 4 jours de beau temps et en Patagonie, une telle fenêtre météorologique n'est pas si fréquente.
 
Nous avons été patients et vers la fin de l'année, nous avons entrevu une opportunité. La seule incertitude était le vent : il n’était pas impossible qu'il se lève avant la fin de l'ascension et qu'il nous oblige à reculer avant d'atteindre le sommet.
 
Nous avons tenté le coup, le vent a été favorable et nous avons réussi à gravir la voie Casarotto sur le pilier Goretta, atteignant le sommet du mont Fitz Roy le 31 décembre ! Quelle belle façon de terminer l'année. Cette voie a été ouverte en 1979 par l'un des plus grands alpinistes italiens : Renato Casarotto. Elle représente un jalon dans l'histoire de l'alpinisme. C'était incroyable de la gravir et de comprendre à quel point cette ascension avait pu être difficile à l'époque avec l'ancien équipement : Casarotto était vraiment un maître ! D’ailleurs, il a nommé le pilier nord du Fitz Roy en l'honneur de sa femme, Goretta Traverso, qui le suivait toujours dans ses expéditions et qui l'attendait toujours au pied des montagnes.
 
La montée était à la hauteur de mes espérances : des murs de granit très raides avec des fentes parfaites ! Pendant l'ascension, j’ai ressenti un mélange de plaisir pur face aux vues incroyables et d’incertitude quant aux prévisions météorologiques. Nous sommes restés concentrés et avons grimpé aussi vite que possible afin d'atteindre le sommet avant que le vent ne se lève, ce qui a été la clé de notre succès.

 

 
Lors d’une ascension longue et difficile, j'ai toujours des doutes. Des doutes sur les conditions que nous pourrions trouver, des doutes sur la météo (dans ce cas, de gros doutes) et, en général, des doutes sur tout événement inattendu qui pourrait causer des problèmes ou même nous obliger à faire marche arrière. Je surmonte toutes ces incertitudes en me concentrant sur l'ascension et en faisant chaque mouvement de la manière la plus efficace possible afin de gagner du temps et de l'énergie pour surmonter tout problème ou événement inattendu.
 
Le bivouac était un élément clé de mon projet. Lors de l'approche du Fitz Roy, nous avons dormi dans notre tente Samaya RADICAL3. Il était primordial d'obtenir le meilleur confort par la légèreté de la tente afin d'économiser autant d'énergie que possible pour l'ascension. Pendant l'ascension, nous avons décidé de n'emporter qu'un Samaya NANO BIVY afin de nous déplacer rapidement et d'économiser du poids et du volume. Ce choix d’équipement était parfait pour m'offrir la bonne protection avec un poids et un volume imperceptibles dans mon sac à dos.

 

 
Le meilleur moment a sans aucun doute été le réveillon du Nouvel An, passé dans notre Samaya NANO BIVY, lors de la descente du sommet du Fitz Roy. Nous étions à court de nourriture mais nous avons célébré cette ascension en partageant notre dernière barre énergétique. Devant nous s’animait un tel spectacle que nous avons oublié à quel point nous étions affamés !
 
Ce projet représente beaucoup pour moi, car le Fitz Roy était un rêve d’enfance. L'escalader par la voie Casarotto le rend encore plus spécial. Cette ascension a confirmé mon point de vue selon lequel la légèreté est essentielle en Patagonie et, sur ces montagnes, même un petit poids peut faire la différence entre le succès et l'échec. »

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