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SAMAYA X COLIN HALEY

ASCENSION EN SOLO DU FITZ ROY PAR SON PILIER NORD

  

 
Plus de quarante ans après Renato Casarotto, Colin Haley marque à son tour l’histoire de l’alpinisme. En septembre 2022, il réussit avec brio l’ascension en solo du Fitz Roy par son pilier nord, en style alpin, à la différence de son prédécesseur.
 
Grand amoureux de la Patagonie, il a l’habitude de passer trois à quatre mois par an à El Chaltén, petite ville argentine et point de départ parfait pour toute expédition vers le Fitz Roy, massif emblématique à la frontière entre l’Argentine et le Chili. Colin connaît le Fitz Roy comme personne et nous explique que « c’était [sa] quatorzième ascension du Fitz Roy et celui qui détenait le record avant [lui] est un habitant de El Chaltén, qui l’a grimpé huit ou neuf fois ».

 
 
Pour Colin Haley, cette expédition sera la plus marquante de ses mois passés en Patagonie. Les yeux pensifs et le sourire aux lèvres, Colin nous raconte son aventure, fier et heureux.
 
« Comment décrire cet exploit ? Je dirais qu’il s’agit de la première ascension en solo et en style alpin du Fitz Roy par son pilier nord dit Goretta (du nom de l’épouse de Renato Casarotto), ce qui fait beaucoup de mots. Généralement, quand on a besoin d’autant de mots pour décrire une première ascension, c’est qu’il s’agit de quelque chose de stupide. Mais en réalité, je pense que c’était un très bel objectif. Il faut autant de mots pour désigner cette ascension car la première ascension du pilier nord a été réalisée par Renato Casarotto en solo, ce qui représentait un exploit mythique dans l’histoire de l’alpinisme. C’est un pilier de 1500 mètres, extrêmement raide. L’idée était de marcher dans les pas de Casarotto, mais lorsqu’il a réalisé la première ascension en solo, il a utilisé des cordes fixes et a donc passé deux mois à monter les cordes, redescendre, remonter. Réaliser l’ascension en style alpin représente encore un vrai challenge, même aujourd’hui. ».

 
L’expédition débute par une marche d’approche et l’installation du camp de base au pied des voies du Fitz Roy. La lourdeur du sac à dos qu’impose une expédition en solo, ainsi que le désir de Colin de se préserver, le pousse à réaliser cette marche d’approche en deux jours au lieu d’un, contrairement à son habitude.
 
Au matin du troisième jour, il attaque l’ascension. Les longueurs se succèdent. Ne trouvant pas de terrain adéquat où installer son bivouac, il continue à grimper jusqu’au lendemain. Alors que le granit dur et abrasif du Fitz Roy se recouvre d’une pellicule de neige, Colin fait une pause. Au milieu du pilier nord, il monte sa tente, un modèle unique développé spécialement pour lui par Samaya, se ravitaille en eau, dort plusieurs heures afin de reprendre des forces et repart le lendemain pour une dernière montée.

 
Peu après minuit, après seize heures d’ascension, il atteint finalement le sommet. Le temps, clément jusqu’alors, commence à tourner. Craignant des rafales de vent, Colin s’empresse d’organiser sa descente en rappel, éclairé par sa seule lampe frontale. En sécurité sur le chemin du retour, la météo lui confirme qu’il était temps de rentrer. « Le nuage lenticulaire de la "montagne fumante" sur le Fitz Roy m'a conforté dans mon choix de m’être lancé dans l’ascension la veille », nous confie-t-il.
 
Il atteint son camp de base au pied du Fitz Roy, fatigué et confus de cet exploit. Ses sensations l’habiteront encore quelques semaines, puis seront remplacées par une grande fierté et le rêve d’une nouvelle expédition.

 
Avant de quitter la Patagonie, Colin et Tyler, son ami et partenaire de grimpe, tentent l’ascension d’El Corazon. Après trente longueurs, les deux alpinistes sont contraints d’abandonner. Les conditions météo s’étant largement dégradées, il devient trop difficile et dangereux de parcourir les quatre longueurs restantes. De quoi donner envie aux deux alpinistes de revenir dans la région afin de compléter cette ascension inachevée.
 
©Photographies réalisées par Colin Haley

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